J'écrivis l'Atelier durant cinq années avec la certitude quotidienne que je n'irais pas au bout, l'autobiographie étant à mon avis incompatible avec le théâtre. De plus les personnages viennent travailler et non s'exprimer. La parole, les discours, fondements du théâtre n'allaient pas passer au second plan, ruinant mes effort ? J'ai failli arrêter bien des fois (...)

Mettre en scène ma mère, la déportation de mon père, l'après guerre, la vie précaire, le malheur et le bonheur de chaque instant, le fil qui casse, la surdité et l'indifférence administrative, l'attente vaine dans les bureaux, les faux espoirs, les faux actes de décès, etc. En plus, il fallait que ce soit quand même au théâtre, faire rire et pleurer si possible en même temps (...)

La pièce terminée fut créee à l'Odéon, elle fut un succès mondial. Succès qui m'accabla. Comment se réjouir d'être applaudi de la disparition de mon père et du malheur de ma mère ?

Jean Claude Grumberg

Résumé

Au sortir de la guerre, un atelier de couture reprend son activité... On rit, on pleure, mais les souvenirs de la déportation et des camps sont encore présents. Peu à peu, on essaie d'oublier, les affaires reprennent...

Un spectacle cruel et tendre, plein d'humour.

Distribution